OOOHHH mais que du bonheur !
Et voilà notre première véritable candidature, au sens où tout ce que nous recherchons chez une UAMie est réuni : motivation, RP, background, concept de jeu, gentillesse, humour... et j'en passe !
[RP]
Erf-Nae-Jelle passa sous le lourd linteau de porte de la Taverne d'Amakna. Son bois usé aux arêtes entamées par le cognement répétitif des crânes de Iops éméchés trahissait une longue histoire, dont la narration prendrait à elle seule plusieurs années.
À une table rencognée dans la pénombre, Alison attendait, assise, l'air déterminé, le regard au loin, flanquée de la petite Axerror. Parmi les Osamodas en goguette, les Ecaflips plastronnants, les Eniripsettes émoustillées et les Pandawas plus ronds que de coutume, le visage d'Alison détonnait fortement par son calme, sa détermination et son sérieux. Ce qui frappa d’emblée Erf-Nae-Jelle, c’est la farouche volonté qui émanait de son amie, tempérée par l’espièglerie mal dissimulée du minois d’Axerror.
Erf-Nae-Jelle s’approcha, embrassa ses deux bonnes camarades et s’assit.
« Eh bien, si on m’avait dit qu’un jour tu me donnerais rendez-vous ici Alison ? L’eussé-je cru ? lança-t-elle en riant.
— La situation est grave mais pas désespérée Nae, tu sais bien qu’en une autre occasion, j’aurais mis les petits plats dans les grands pour te recevoir ! Mais le temps me compte pour obéir au savoir-vivre, même envers une si bonne amie. Écoute bien ! je n’irai pas par quatre chemins ! il me faut ton aide plus que jamais je ne l’ai requise ! »
Alison semblait si troublée qu’Erf-Nae-Jelle n’osa lui demander de plus amples précisions — elle connaissait son amie depuis si longtemps qu’elle savait que celles-ci viendraient d’elles mêmes — ; pourtant, elle ne put résorber le nœud qui se formait au creux de son ventre : quelle terrible événement pouvait-il métamorphoser son Alison rieuse et enjouée en la gravité incarnée ?
« Tu sais que j’ai pris la petite Axerror en apprentissage voici trois ans déjà. Un moine Sram fou de Sufokia l’avait recueillie bébé dans le labyrinthe maudit de Vlad et l’avait soustraite à une mort certaine. Incapable de s’en occuper correctement, il l’avait laissée à l’abandon mais la petite avait fait montre d’une surprenante volonté de survivre et d’apprendre. De cette époque, elle a retenu son goût pour l’aventure et pour la magie dans laquelle je l’ai aidée à progresser. »
Axerror rougit au portrait que faisait sa maîtresse ; au fond d’elle-même, elle n’était pas peu satisfaite qu’on parlât d’elle en termes élogieux car, si Alison était en tous points juste et bienveillante, elle était peu encline à faire des compliments superflus.
« Mais Alison ! coupa Nae, tu m’affoles ! je ne t’ai jamais vue auparavant dans un tel état ! Quel est donc cette situation qui te trouble tant, et qu’attends-tu de moi ?
— Voilà bien notre Nae extravertie et impatiente que nous aimons tant ! rétorqua Alison dans un sourire. Comme toujours, tu vas droit au but ! Bien, je serai franche et directe : je dois te confier Axerror pour une durée indéterminée ; ma guilde s’affole, la Grande Guerre est proche et, si tu n’ignores pas que je suis diplomate chez Tzunami, tu sais également que la guerre est le prolongement de la diplomatie par d’autres moyens. Je dois m’y préparer, toutes mes forces et toutes mes attentions doivent être tendues dans cette direction ; en conséquence, je n’ai plus le temps suffisant pour m’occuper de la petite. »
Axerror retenait visiblement ses larmes avec le plus grand effort mais, son jeune âge montrait une détermination farouche à n’en rien laisser paraître. Nae hocha la tête devant cette manifestation de caractère et Alison lut dans les yeux de son amie que la réponse serait oui.
« Vous prendrez quelque chose mes petites dames ? Le serveur Féca avait surgi du néant de fumée de la salle et, visiblement, il avait terminé de nombreux fonds de verres.
— Un lait de boufton noir caillé pour moi, répondit Nae d’une voix blanche, et pour vous mes amies ?
— La même chose s’il vous plaît, répondit Alison entre ses dents, pour moi et pour la petite.
— Vous ne préfèreriez pas quelque chose de plus réchauffant ? osa-t-il, visiblement incapable de mesurer la qualité de ses interlocutrices et la nature de la situation.
— Peut-être aimeriez-vous vous réchauffer à mes talons ? suggéra Nae
— Que j’accompagnerais d’une légère pression ? ajouta Alison
— Je pourrais terminer par un petit sablier mes tantes ? ajouta Axerror de sa toute petite voix. »
Les trois regards glaciaux qui convergeaient vers lui convainquirent le Féca que toute tentative d’humour supplémentaire aggraverait son cas, déjà au point critique. Il se dépêcha de courir vers le bar chercher les consommations, son instinct de survie ayant pris le dessus sur son amour pour la galéjade.
« J’ai toujours pensé que l’ale que l’on servait ici était beaucoup trop riche pour des lapinos de trois semaines, pas vrai Alison ?
— Tu m’as bien fait rire avec tes talons !
— Ta pression était particulièrement bien placée, ma bonne amie ; quant à toi Axerror, tu as fait preuve d’un sens de l’humour qu’on n’attendrait pas chez une aussi petite apprentie, mais la taille des Xelors est trompeuse, et les apparences fragiles. »
Axerror sourit au compliment. Décidément, elle était à la fête ce soir quand bien même elle savait être l’objet d’une décision la concernant qui l’éloignerait de son foyer actuel. Pour autant, elle aimait bien sa "tante" Nae (ainsi qu’elle l’appelait encore, plus pour la faire enrager que par infantilisme) et, au bilan, si elle avait le cœur brisé de devoir se séparer d’Alison, même provisoirement, un petit changement dans sa vie ne serait pas pour lui déplaire.
« Tu sais que je n’ai rien à te refuser Alison, reprit Nae, et qu'Axerror a toute ma tendresse. Tu sais aussi que chez UAM elle recevra quotidiennement tout ce dont elle a besoin, y compris une affection bien méritée. Nous n’avons pas les gros moyens de Tzunami, mais notre communauté est honnête, pacifiste et ses membres chaleureux. Je ne te demanderai qu’une chose…
— Tout ce que tu voudras ma Nae, coupa Alison.
— C’est de nous donner fréquemment de tes nouvelles, sans quoi tu nous plongerais dans la plus grande des inquiétudes. Comme toujours, passe par le canal empathique de la guilde qui nous informera toutes deux simultanément. J’apprendrai à Axerror l’art de la cueillette des plantes les plus rares, toxiques comme bénéfiques ; nous concevrons poisons et potions à l’alambic, faucherons de beaux épis à la brune et cuirons des pains croustillants au petit matin. Pandakands, mon bon ami Pandawa dont je t’ai fait l’éloge, nous recevra dans sa belle contrée et, qui sait, si tu diagnostiques une petite rémission dans cette terrible maladie qu’est la guerre, peut-être nous feras-tu l’immense plaisir de ta compagnie.
— Tu sais bien que pas une de mes pensées ne s’éloignera vraiment de vous deux, et surtout de toi, ma petite Axerror !
— Merci Tante Alison, répondit la petite avec malice, j’ai cru un moment que tu ne voulais plus de moi, mais désormais je suis bien rassérénée d’aller passer des vacances chez Tante Nae.
— Des vacances ! s’offusqua Erf-Nae-Jelle, du travail oui, du dur labeur du matin jusqu’au soir, et sans répit ! »
Toutes trois éclatèrent de rire de bon cœur, tant elles savaient que pas plus Nae qu’Alison, au fond d’elles-mêmes, ne concevaient l’existence sur Raval comme un chemin de peine et de souffrance.
« Alors levons nos verres, et bien haut, à l’avenir d’Axerror, à la victoire de Tzunami et la prospérité d’Un Autre Monde », proposa Alison d’une voix forte.
Et toutes trois burent d’un coup sec leur godet de lait de boufton noir que le serveur s’était empressé de leur servir, tout bafouillant d’excuses. Les adieux furent brefs mais nulle ne pleura, sachant que les nouvelles iraient bon train et que les retrouvailles seraient belles.
[HRP]
La réponse est évidemment OUI ! et sans réserve !
À tout bientôt IG, grosses bises : Ton amie Erf-Nae-Jelle